Paulette Bernardi

   - Il faut tenter de vivre -

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Peut-on rechercher ses origines dans le monde à la fois archaïque et en mouvement des années 50? Les difficultés des recherches, les égoïsmes locaux et les secrets familiaux ne sont-ils pas des obstacles infranchissables ?

Paulette Bernardi

Edition Le Trouve Feuille

Collection : romans & nouvelles

Le Trouve feuille, avril 2017

Genre : roman

isbn : 979-10-227-2280-3

public : tout public

Format : 13X18cm,

Nombre de page(s) : 256

livre numérisé : non disponible

livre version papier : 10,50€

Extrait :


    Ce jour là, Georges est mort. Sur sa chaise. Il enlevait ses chaussures. Le plafond s’est effondré. Phil passait sur le chemin. Il rentrait des champs. Il avait entendu Germaine hurler. Il n’en croyait pas ses yeux : la Renardière, cette ferme où il avait si souvent joué lorsqu’il était enfant lui paraissait une vieille bâtisse propre à traverser les siècles.

    Germaine hurlait : elle était seule désormais, son homme était mort et son fils avait disparu depuis trois ans déjà. Parti un jour sans donner de nouvelles.

    Tout le village voisin défila. Une poutre vermoulue avait cédé sous le poids du matériel entassé dans le grenier décennie après décennie.

    La vieille femme ne voulait pas quitter sa maison.  Léonie, sa sœur, avait  réussi à l’emmener juste après l’enterrement. Germaine délirait, elle disait que la maison avait été attaquée par des ennemis. En réalité, toutes les poutres étaient vermoulues, la maison aurait eu besoin de gros travaux depuis longtemps ; Georges était avare et sûr de la solidité de la demeure ancestrale. Phil se souvenait des plaintes de Michel à ce sujet, surtout la dernière année avant son départ. Ce fils resta introuvable. Il ignora le décès du père. La Renardière se dégradait jour après jour. Germaine restait chez Léonie, assise, les mains à plat sur ses genoux et répétait qu’on avait attaqué la maison et enlevé son fils.

    Léonie ne l’écoutait plus, que pouvait-elle faire ? Elle gardait tant bien que mal cette sœur chez elle. Elle avait calmé Jacques, son mari, en faisant vendre à Germaine les bêtes, le matériel agricole et quelques meubles et en gardant l’argent « pour payer la pension ». Jacques et son fils exploitaient aussi quelques terres faciles d’accès qui, de toute façon, seraient restées en friches.

    On avait pris l’habitude de tout cela. Phil passait parfois pour voir Germaine, de moins en moins souvent, le délire de la vieille femme l’exaspérait.